L'institution muséale.

L'art et l'économie.

De nouveaux lieux de conservation.

Qu'est-ce qu'une oeuvre du net art?

Il a semblé important de répondre à cette question en priorité, elle déterminera la conservation des oeuvres du net art. Nous tenterons de donner ici une base du terme, tout en comprenant que cette notion évoluera à mesure de l'avancée du discours.

Le net art est amené grâce aux nouvelles technologies qui s'offrent aujourd'hui à un large public. Le numérique est considéré comme un média, un message et un médium de liberté. Mais la liberté doit s'arrêter où celle des autres commence. Cette apparition fait état de droits mais aussi de devoirs, de lois. Les nouvelles technologies véhiculent de nouvelles images, en même temps qu'elles modifient notre être au monde. Et ce d'autant plus que la toile apparaît comme un monde, un espace plus que virtuel, qui parfois supplante le réel. De passif le spectateur devient ectif, dans certaines mesures données par un système interactif.

Ainsi les formes d'art se multiplient. Ministère, musée, centre d'art, marchands d'art, asociations, magazins...Les différentes façons d'aborder l'art prolifèrent, et ne laissent même pas discuter de la légitimité de leur présence. Dans tout cela, la question est de savoir quelles formes ont besoin du net pour exister, lesquelles ne sont pas dissociables de web, lesquelles en ont besoin pour exister et prendre tout leur sens.

Nous partirons du principe qu'une oeuvre du net art peut se définir en tant que telle si son existence est toute liée au web.

Quelle en est la valeur?

Savoir ce que l'on se doit de conserver c 'est aussi ce poser cette question. Mais c'est aussi ici que l'on commence à se rendre compte que le problème de la conservation tourne en rond, comme un cercle, si vous en touchez un maillon, il tombe tout entier. La valeur d'une oeuvre d'art semble être liée à sa conservation, comme celle que lui offre le musée. C'est le musée qui lui offre sa pérennité.

Nous nous posons alors la question du jugement de goût. Kant, dans sa critique de "la raison pure", tente d'établir des échelles permettant de juger une oeuvre et donc de juger le goût. Il s'agit tout d'abord d'une "qualité", le jugement de goût reste pur selon le caractère désintéressé. Mais, peut-on parler d'un jugement désintéressé en abordant le musée, qui reste une instution trés souvent à but lucratif? Le jugement de goût ne donne donc pas la valeur d'une oeuvre d'art, puisqu'elle est avant que nous puissions la voir, jugée par un organisme qui ne fait lui-même pas acte d'un jugement de goût "pur".

La valeur d'une oeuvre d'art semble alors liée à un système économique, les lois d'un marché. Une question demeure : qui décide du goût que le musée imposera comme étant ce qu'il y a à voir?